notes·de·pit - Mot-clé - paysageParfois j'apprends à pêcher à des gens qui n'aiment pas le poisson2023-06-13T11:41:09+02:00PiTurn:md5:45526db4e4cfb511098640352c276065DotclearLe paysage. De la base aux dirigeantsurn:md5:cbab62156b970dc627f8eff7bc5025bb2017-06-14T23:03:00+02:002017-06-14T22:16:27+02:00PiTCartable au dosenseignementpaysage<p><img src="https://blog.namok.be/public/images/divers/2017/jeremy-bishop-256596-1400x.jpg" alt="jeremy-bishop-256596-1400x.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="jeremy-bishop-256596-1400x.jpg, juin 2017" /></p>
<p><em>Réflexions, craintes et questionnements face à la mise en place difficile du
décret paysage après quelques années d’usage. Si un ministre passe par ici,
qu'il n'hésite pas à répondre aux questions.</em></p>
<p>Chaque année, nous consacrons quelques jours rassemblant tous les
collègues de l'école afin de réfléchir à nos pratiques pédagogiques.
Cette année, trois ans après la mise en place du décret paysage, nous
constatons que ces journées de réflexion sont en majeure partie
consacrée à la mise en place correcte dudit décret.</p>
<p>Nous avons parfois l'impression de nous perdre dans l'adaptation des
grilles de cours pour qu'elles s’adaptent aux exigences du décret et à
l'esprit du décret, qu'elles permettent la mise en place d’horaires
compatibles avec les divers parcours personnalisés, qu'elles offrent une
cohérence pédagogique, qu'elles pénalisent le moins possible les
étudiants dans leur <em>finançabilité</em> et qu'elles permettent la diversité
des parcours personnalisés tout en assurant leur sens et leur
praticabilité.</p>
<h3>Des cours aux unités d’enseignements</h3>
<p>Nous avons réfléchi longuement en son temps pour proposer des grilles de
cours qui permettent d’offrir une formation à la fois large et pointue.
Une formation qui donne aux étudiants sortants le bagage que nous
estimons nécessaire pour qu'ils soient performants d’une part et
puissent s’épanouir en tant qu'informaticien d’autre part.</p>
<p>Lors de la sortie du décret paysage nous nous sommes réunis pour
repenser ces grilles de cours. Il fallait</p>
<ul>
<li><em>quadrimestrialiser</em> les cours pour qu'un module se donne en 12
semaines;</li>
<li>rassembler éventuellement des cours pour qu'ils deviennent des
unités d’enseignement parce qu'ils forment déjà un ensemble
pédagogique et poursuivent des objectifs communs;</li>
<li>s’arranger pour que les unités d’enseignements soient des multiples
de 5 ECTS<sup id="fnref:1"><a href="https://blog.namok.be/?post/2017/06/14/le-paysage-de-la-base-aux-dirigeants#fn:1" rel="footnote">1</a></sup> voire 6 mais, pour sûr, pas moins.</li>
</ul>
<p>Ce fut facile pour certains cours.</p>
<p>Les cours d’analyse, d’algorithmique,
de langage de programmation ont rapidement pu être rassemblés pour
proposer des unités d’enseignement de développements. Nous proposons
DEV1, DEV2, DEV3… se donnant à chaque quadrimestre. C’est cohérent.</p>
<p>Pour les cours plus généraux la mise en commun des mathématiques et de
l'anglais — devenu pour la bonne cause cours de communication anglophone
de l'informaticien — partait d’une bonne intention mais a posé pas mal
de soucis notamment en terme d’évaluation.</p>
<p><strong><em>Que faire d’un étudiant ayant de bons résultats en mathématiques et de
très mauvais en anglais ?</em></strong></p>
<p>Certaines unités d’enseignements (UEs) sont devenues complètement
intégrées alors que d’autres non. Les UEs complètement intégrées tentent
de distinguer le moins possible les différentes matières qui la
constituent tandis que les autres unités d’enseignements sont clairement
constituées d’activités d’apprentissage « différentes ». Les unités
d’enseignements artificielles ne pouvaient pas être intégrées. Il faut
bien sûr distinguer les mathématiques de l'anglais par exemple.</p>
<p>Nous avons donc deux types d’unités d’enseignements différentes; les unités
intégrées et les autres.</p>
<p>Après ces trois ans de mise en œuvre, nous avons, d’une part, renforcé
l'intégration des UEs intégrées et, d’autres part, (re)scindé les UEs
artificielles.</p>
<p><strong><em>Est-ce la bonne manière de faire ?</em></strong></p>
<h3>De l'évaluation aux différents reports</h3>
<p>Lors de l'évaluation des UEs, il est facile de dire qu'une UE
complètement intégrée ne donne qu'une seule note et cette note ne
provient que d’une seule épreuve (même si l'épreuve a lieu en plusieurs
fois). Dès lors que l'UE est ratée, ce sont toutes les activités
d’apprentissages (AAs) qui la constituent qu'il faut représenter. Si
elle est réussie… elle est réussie. L'avantage — du point de vue de l'étudiant
— est qu'il est possible de réussir une UE avec un 0 dans une AA.
L'inconvénient c'est que dès que l'UE n'est pas réussie ce sont toutes les AAs
qu'il faut représenter… même si l'étudiant est très bon dans l'une d'entre
elle.</p>
<p>Pour une UE non intégrée, il est possible de réussir une AA et pas
l'autre. Dans ce cas, certaines AAs constituant l’UE sont acquises et
d’autres non. Peut-on reporter ces notes ? Le décret précise que oui.</p>
<p>Certains étudiants se retrouvent dans une situation telle que plusieurs
UEs sont ratées et pour chacune de ces UEs ratées, une seule AA est ratée
tandis que les autres sont réussies. Le report de plusieurs AAs donne un
horaire très léger à ces étudiants. Et nous savons pertinemment bien
qu'un horaire léger favorise le décrochage.</p>
<p>De plus ce système impose la mise en place d’un archivage des notes
d’AAs qui ne sont — à priori — pas encodées puisque non pertinentes lors
de la délibération.</p>
<p>Actuellement, les logiciels d’encodage des cotes ne sont pas prêts à
recevoir les cotes des AAs. Seules les cotes d’UEs sont encodées.</p>
<p>Avec notre approche des UEs d’enseignements coordonnées et données à
plusieurs enseignants. Il n’est pas rare que le coordinateur de cours
doive rassembler les cotes d’une dizaine de professeurs différents, les
conserver et les valoriser d’une année à l'autre. Outre la surcharge
administrative, c’est une source d’erreur supplémentaire. Déjà lorsque
le coordinateur reste en place et c’est donc pire lorsqu'il change.</p>
<p><strong><em>Faut-il aller vers une intégration complète de toutes les UEs — en
scindant celles qui ne s’intègre pas — afin de ne pas devoir gérer le
problème des reports d’AAs ?</em></strong></p>
<h3>Des prérequis aux <em>corequis</em> en passant par les <em>postrequis</em> et les <em>jamaisrequis</em></h3>
<p>Pour offrir la meilleure cohérence pédagogique possible et mettre en
place un maximum de références transversales nous serions poussés à
imposer de nombreux prérequis ou corequis. Nous trouvons que cela va à
l'encontre de l'esprit du décret en limitant drastiquement les parcours
possibles.</p>
<p>Pour laisser l'étudiant prendre en main son apprentissage et en être
responsable — mais est-il préparé à cette autonomie — nous préférons ne
pas imposer de prérequis ou de postrequis et faire confiance à son bon
sens. En effet quel est l'intérêt de s’inscrire à une unité
d’enseignement UE2 qui fait clairement apparaitre qu'elle est la suite
de l'unité d’enseignement UE1 ? Ceci sans que UE1 ne soit prérequis de
UE2.</p>
<p>Nous voulons à la fois faire confiance aux étudiants et maintenir un bon
contact avec l'entreprise qui accueille nos étudiants en stage.</p>
<p>C’est pourquoi, il nous semble important de limiter l'accès aux épreuves
de fin de cycle (TFE, stages…) aux étudiants ayant déjà acquis une
majorité des UEs de la formation. Ce dernier critère est difficile à
mettre en œuvre sans contraindre une partie non négligeable des
étudiants à ne pouvoir inscrire qu'un très faible nombre d'<em>ects</em> à
leurs parcours.</p>
<p><strong><em>Avez-vous des lignes de conduite pour choisir efficacement quelles UEs
sont les prérequis / corequis de quelles autres ?</em></strong> </p>
<h3>Les horaires de cours</h3>
<p>Les programmes de l'étudiant deviennent personnalisés, les enseignants
changent parfois d’attribution ou de charge, le nombre d’étudiants par
filière évolue… Tout ça nous amène à repenser les horaires et la manière
de les concevoir.</p>
<p>La question de réorganiser<sup id="fnref:2"><a href="https://blog.namok.be/?post/2017/06/14/le-paysage-de-la-base-aux-dirigeants#fn:2" rel="footnote">2</a></sup> des modules du premier quadrimestre au
second quadrimestre se pose et nous le faisons pour la première unité
d’enseignement de développement par exemple. Ces cours supplémentaires
doivent être donnés par des enseignants dont les attributions vont
changer et cette réorganisation aura, <em>in fine</em>, un impact sur la taille
des groupes et donc sur l'encadrement des étudiants. Ces réorganisations
éventuelles d’UEs influencent le parcours proposé et le décret paysage
ne peut pas occulter le fait qu'une formation s’étale sur plusieurs
années et que certains modules doivent venir avant d’autres.</p>
<p>Des étudiants au parcours individuel différent que le parcours proposé
ne peuvent pas participer à toutes les UEs de leur programme. Et
certaines d’entre elles ont une évaluation continue. Une évaluation
continue implique que la note de l'activité est construite au fil des
semaines. Une étudiant absent ne peut pas construire cette note. La CAVP
ne trouvant parfois pas un parcours mieux adapté, l'étudiant sait, avant
de commencer, qu'il va rater l'UE en question.</p>
<p><strong><em>Comment faire des horaires de cours qui permettent à la fois aux
étudiants et aux enseignants de s’épanouir ou simplement de survivre ?</em></strong></p>
<h3>Les jurys et la délibération souveraine.</h3>
<p>Les délibérations ont changés.</p>
<p>Pour être juste avec les étudiants, à défaut d’être humain ce qui est
plus subjectif, nous nous étions fixés des règles de « cadeaux
automatiques ». Dès lors qu'un étudiant a quinze cours, et une moyenne
supérieure à douze, il peut bénéficier automatiquement de 3 points de
balance. Un 7, un 8 et un 9 ou trois 9.</p>
<p><strong><em>Faut-il continuer à faire des cadeaux et valider des crédits qui ne sont pas
acquis ou s’en tenir à la règle stricte du seuil à 10/20 sans se poser
de question ? Comme un algorithme.</em></strong></p>
<p>À l'heure des unités d’enseignements, des activités d’apprentissage sont
évaluées séparément pour former une cote d’UE. Les enseignants d’une UE
peuvent se concerter et décider de modifier leur cotes afin qu'elle
atteigne le seuil.</p>
<p>C’est compréhensible pour un 49,5/50, un 49… un 48… à la discrétion de
l'équipe d’enseignants en charge des AAs constitutives de cette UE.
Léger, certes, mais c’est un premier cadeau.</p>
<p>Lors de la délibération, le jury — souverain comme aime à le rappeler le
décret — peut décider d’accorder des crédits non acquis. Sous quelles
conditions ? Le jury a une vue du parcours annuel de l'étudiant. Est-ce
suffisant ?</p>
<p><strong><em>Faut-il ouvrir les UEs — non intégrées — et voir les cotes des AAs qui
les constitues lors de la délibération ?</em></strong></p>
<p>Voici les quelques réflexions issues des quelques jours de mise au
vert annuelle. Nous essayons chaque jour que notre enseignement soit un «
enseignement paysage » où tout le monde s’y retrouve; étudiants,
enseignants, administratifs, parents, partenaires en entreprise… et
c’est une gageure.</p>
<p><br/></p>
<p><em>Crédit photo par <a href="https://unsplash.com/?photo=DRKknUyra0Y">Jérémy Bishop</a> chez Unsplash. Un phare dans les nuages… peut-être nous guidera-t-il ?</em></p>
<div class="footnotes">
<hr />
<ol>
<li id="fn:1">
<p>Beaucoup s’étonnent aujourd’hui de cette contrainte précisant qu'elle
n’apparait nulle part. C’est exact aujourd’hui. Hier par contre,
l'interprétation du décret était telle que nous pensions que tel était
l'exigence. (<a href="http://dll.ulb.ac.be/wp-content/uploads/2012/03/D%C3%A9cret-Marcourt.pdf">Source à l'ulb</a> et dans cette même ULB <a href="http://www.bemulb.be/fiche-infos/etudes/143-topo-pour-la-premiere-annee">à la faculté de
médecine</a>) <a href="https://blog.namok.be/?post/2017/06/14/le-paysage-de-la-base-aux-dirigeants#fnref:1" rev="footnote">↩</a></p>
</li>
<li id="fn:2">
<p>Réorganiser a ici le sens de: « organiser à nouveau » c’est-à-dire de
donner — de manière différente peut-être — une seconde fois dans l'année la
même UE pour les étudiants qui l’aurait ratée. <a href="https://blog.namok.be/?post/2017/06/14/le-paysage-de-la-base-aux-dirigeants#fnref:2" rev="footnote">↩</a></p>
</li>
</ol>
</div>
La mort des proclamationsurn:md5:26cf46f5041317b6964d18777f92a6e82016-09-19T22:29:00+02:002016-09-19T21:34:29+02:00PiTCartable au dosfictionpaysage<p><img src="https://blog.namok.be/public/images/divers/2016/red-sit-1400x.jpg" alt="red-sit-1400x.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="red-sit-1400x.jpg, sept. 2016" /></p>
<p>Un dernier bisou sur le pas de la porte et je m'en vais. Maman m'a bien
expliqué comment ça allait se passer. C'était il y a quinze ans maintenant et
j'entame cette année quasi les mêmes études qu'elle jadis. Elle a fait une
<em>licence en math option algorithmique et programmation</em> tandis que je fais un
<em>master en informatique</em>. C'est kif kif. Mon grand-père aurait quant-à lui
parlé d'<em>A1</em>.</p>
<p>— Ils vont d'abord proclamer les étudiants de première année avant ceux de
deuxième et ainsi de suite, me dit elle. Ceux qui ne sont pas cités sont ceux
qui ont raté leur année et qui doivent la recommencer.<br />
— Et si j'ai presque réussi ? Je ne suis pas sûr pour l'examen de Système.<br />
— Ne t'inquiète pas. Si tu as un neuf ou un huit, tu passeras en délibé !</p>
<p>Je croise les doigts et ma mère aussi. Il faut que je passe en deuxième. Maman
a réussi sa première année en première session et j'espère faire aussi bien.</p>
<p>Les portes de l'auditoire s'ouvrent. Les copains sont là. J'entre. On hésite
à aller boire un pot et regarder les résultats affichés mais on se reprend et
on reste. Le directeur va annoncer</p>
<blockquote>
<p>« Proclamation de la première année en <em>master</em>
informatique. Ont réussi avec distinction et sont acceptés en deuxième année
les étudiants suivants… »</p>
</blockquote>
<p>— Proclamation du premier bloc des étudiants en informatique. Ont réussi un
minimum de 45 crédits sur les 60 et sont autorisés à poursuivre leur cursus
les étudiants suivants…<br />
— Ah, il suffit de réussir 45 crédits pour <em>passer</em>, dis-je à mon voisin.<br />
— Chut ! répond-il. Il faut 45 crédits pour ne plus être en première après il
n'y a plus vraiment d'année.<br />
— … Proclamation des autres blocs non diplômants des étudiants en informatique.
Ont réussi un minimum de 75% des crédits de leur programme personnalisé les
étudiants suivants…<br />
— Il n'a pas dit si c'était une <em>satis</em> ou une <em>dis</em> ?<br />
— Non, ils disent simplement si tu as réussi tes crédits.</p>
<p>Je lui demande si ce sont des étudiants de deuxième ou troisième mais il n'en
sait rien. Il me dit que l'on ne sait pas non plus si certains n'ont pas
exactement le même <em>panier</em> que l'année d'avant. Personne ne sait plus comment
ça se passe pour les <em>points de balance</em> non plus d'ailleurs. Il a l'air de
dire que ça dépend des profs qui donnent cours dans l'unité d'enseignement.
Par contre, si le jury décide de laisser passer… heu de valider le programme
annuel de l'étudiant en accordant à l'étudiant un crédit pour lequel il
n'avait pas obtenu 10, il doit modifier la cote et mettre 10. Sans
aller voir sa copie, l'étudiant ne sait donc pas s'il a eu 10 ou si c'est un
cadeau. Son futur employeur non plus ceci dit. Ma mère n'a jamais été
handicapée par son 8/20 en physique de la terre et de l'espace obtenu en
deuxième candi. C'est ridicule de le cacher en modifiant la cote.</p>
<p>Bref, on a cité mon nom et je ne sais pas si je devrais représenter <em>Système</em>
sans aller voir mes cotes. Je me demande un peu ce que je fais là. Finalement.</p>
<p>— Proclamation de la dernière année en <em>master</em> informatique. Ont réussi avec
grande distinction les étudiants suivants…</p>
<p>Mouais, seule la liste de ceux qui terminent est intéressante. Pour les
autres, il suffit d'afficher les points. Venir applaudir les étudiants qui ont
réussi une partie de ce qu'ils devaient présenter alors que l'on ne sait même
pas ce qu'il avait dans leur programme spécifique n'a que peu d'intérêt. Pas
d'intérêt du tout en fait.</p>
<p>Hormis pour ceux qui termine, le paysage, c'est un peu la mort des proclamations.</p>
<p><br/></p>
<p><em>Crédit photo chez <a href="http://unsplash.com">Unsplash</a> par <a href="https://unsplash.com/?photo=HnUHOBuJ7s4">Rick Barrett</a>.</em></p>
Les points de balance en balance …urn:md5:b1490cd9e73e4299e3b672f6579da8202014-10-01T19:50:00+02:002014-10-01T18:57:15+02:00PiTCartable au dosenseignementesipaysage<p><em>… ou le décret Marcourt / paysage troisième.</em></p>
<p><img src="https://blog.namok.be/public/images/divers/2014/seesaw_by_picturethis27-d2z3hkb.jpg" alt="seesaw_by_picturethis27-d2z3hkb.jpg" style="margin: 0 auto; display: block;" title="seesaw_by_picturethis27-d2z3hkb.jpg, oct. 2014" /></p>
<p>Jadis, un étudiant devait avoir une moyenne de 12/20 pour réussir.
<a href="http://namok.be/blog/?post/2013/10/01/reussite-10">Ça c'était avant (voir « La réussite à 10 »)</a>.
<a href="http://namok.be/blog/?post/2013/11/13/decret-paysage-2">J'ai déjà dit que la marge de manœuvre lorsque je cote s'était réduite de moitié lors de l'adoption du décret paysage (voir « Le décret paysage, deuxième »)</a>. Qu'en est-il des points de balance ?</p>
<p>Actuellement un étudiant ayant une moyenne de 12/20 peut bénéficier de cadeaux (automatiques ou pas) et réussir son année avec un 8/20 … ou deux … voire plus en fonction de l'établissement. Cette habitude de faire des cadeaux vient du fait que, la moyenne étant à 12/20, on accepte généralement qu'un étudiant aie un échec dans un cours. Cet échec est <strong>compensé</strong>. Cette habitude est également bien pratique pour <strong>donner un signal</strong> à un étudiant.</p>
<p>— Je trouve que tu n'as pas les acquis minimaux dans ce cours mais, si c'est le seul, je ne veux pas t'arrêter.</p>
<p>Cet accident sera visible sur le bulletin de l'étudiant. Un employeur potentiel pourra voir sur le bulletin que l'étudiant en question est « moins bon »<sup id="fnref:1"><a href="https://blog.namok.be/?post/2014/10/01/decret-paysage-marcourt-3#fn:1" rel="footnote">1</a></sup> dans ce domaine. Ce qui ne veut pas dire qu'il le restera toute sa carrière.</p>
<p>Puis vient le décret paysage (ou décret Marcourt) et ça discute dans les salles de profs ! Il y a ceux qui trouvent qu'une moyenne de 10/20, c'est pas grand chose et que ça ne nécessite plus que l'on accorde des points de balance. Le cadeau est déjà fait. Et il y a ceux qui veulent encore pardonner un accident en octroyant des points de balance … si l'accident est « compensé ».</p>
<p>Le soucis, c'est que la notion d'année fond jusqu'à disparaitre et que l'arrivée des UE (unité d'enseignement) va cacher les cotes des AA (activités d'enseignement).</p>
<p>D'une situation d'une douzaine de cours dont la moyenne devait être supérieure à 12/20, on arrive à une situation de 6,7 UE qui doivent chacune valoir 10 ! La moyenne n'aura d'intérêt que lors de l'attribution du grade … en fin de cursus.</p>
<p><strong>Ce n'est donc pas un petit changement, c'est radicalement différent !</strong></p>
<p>Avant Marcourt, donner un 9/20 c'était plus que probablement permettre à l'étudiant de passer (au pire en R48). Après Bologne que signifie un 9/20 ?<sup id="fnref:2"><a href="https://blog.namok.be/?post/2014/10/01/decret-paysage-marcourt-3#fn:2" rel="footnote">2</a></sup></p>
<p>Un 9/20 pour une UE signifie que l'UE n'est pas acquise. Il faut la recommencer.</p>
<p>Le grand jury <strong>peut</strong> décider de remonter la cote à 10/20 s'il le désire. Dans quelles conditions sera ce grand jury pour faire ce choix.</p>
<ul>
<li>Il est fort probable que le jury n'aura pas d'emblée connaissance des cotes des AA constitutives de l'UE<sup id="fnref:4"><a href="https://blog.namok.be/?post/2014/10/01/decret-paysage-marcourt-3#fn:4" rel="footnote">3</a></sup>.</li>
<li>Si le grand jury remonte la cote, il s'agit bien de transformer le 9 (ou 8,7, …) en 10. Le 9/20 disparait et ne sera plus visible, ce n'est plus un signal donné à l'étudiant. </li>
<li>En cas de vote, il y aura une voix par UE (et pas par AA constituant l'UE), ce qui devrait demander une concertation des profs donnant les AA dans l'UE à cet étudiant … ou pas. Le vote sera secret car c'est un « vote de personne ». </li>
<li>Certains ne se sentiront pas respecté si le grand jury remet leur cote en question. </li>
<li>Il n'y a que très peu d'UE, il n'y aurait donc à ce niveau que très peu de points de balance. En janvier par exemple, sur 3,4 UE, il sera difficile d'accorder des points de balance sur base de l'évolution favorable de l'étudiant. </li>
</ul>
<p>Je m'imagine plutôt un grand jury actant les UE réussies et les UE ratées. Il aura déjà pas mal à faire avec la valorisation des crédits et la gestion des équivalences.</p>
<p>Si le grand jury n'octroie pas de points de balance, que se passera-t-il au sein d'une UE ?</p>
<p><strong>Et c'est plutôt là que la discussion semble prendre place.</strong></p>
<p><strong>Cas de figure #1</strong></p>
<p>Une AA au sein d'une UE est finalement semblable à un chapitre d'un cours. En ce sens, il suffit de calculer la moyenne pondérée et permettre de faire l'impasse sur un chapitre … donc sur une AA.</p>
<p>Pratique pour l'étudiant, pas cool pour le prof qui donne une AA faiblement pondérée … il peut rester à la maison !</p>
<p>Possibilité de faire l'impasse sur une AA mais il faut atteindre une moyenne de 10.</p>
<p><strong>Cas de figure #2</strong></p>
<p>Une AA est comme un cours et les UE sont comme des « petites années » qui justifient une délibé de la part des profs qui donnent cours dans l'UE.</p>
<p>Il n'est pas possible de faire l'impasse sur une AA et l'on peut envisager d'autoriser des points de balance. Dans ce cas, il risque d'y avoir plus de points de balance « dans l'ensemble ».</p>
<p><strong>Cas de figure #3</strong></p>
<p>On ne s'embarrasse plus d'octroyer des points de balance et on impose le seuil (cher au décret) de 10/20. La cote de l'UE est la moyenne pondérée si chaque cote d'AA est >10 sinon, c'est la plus petite des cotes.</p>
<p>Cela implique que la manière de coter doit changer. Dès lors que j'estime (dans une AA) que les acquis minimaux ne sont pas acquis, je mets <10 et je sais que l'UE ne sera pas accordée.</p>
<p>Si je ne veux pas que l'étudiant soit arrêté (pour cette UE), ma cote doit être supérieure à 10.</p>
<p>L'idée, dans cette optique, c'est que toutes les épreuves soient intégrées<sup id="fnref:3"><a href="https://blog.namok.be/?post/2014/10/01/decret-paysage-marcourt-3#fn:3" rel="footnote">4</a></sup> … et je pense que c'est là que le décret veut nous mener … ce qui ne va pas être simple car ça doit faire évoluer les mentalités.</p>
<p>D'ici là, discutons, argumentons … essayons de trouver un accord … tout en faisant confiance aux enseignants dont un des objectifs est de permettre à l'étudiant sortant de trouver sa place sur le marché du travail.</p>
<p>À réfléchir …</p>
<p><p><br/></p></p>
<p>Crédit photo chez <a href="http://deviantart.com">DeviantArt</a> par <a href="http://picturethis27.deviantart.com/art/SeeSaw-179881643">SeeSaw</a></p>
<div class="footnotes">
<hr />
<ol>
<li id="fn:1">
<p>Comprendre que le prof estime qu'il n'a pas les acquis minimaux (au temps <em>t</em>). <a href="https://blog.namok.be/?post/2014/10/01/decret-paysage-marcourt-3#fnref:1" rev="footnote">↩</a></p>
</li>
<li id="fn:2">
<p>Avant Marcourt, après Bologne, il faut suivre hein ! Je répète. Jusqu'en 2013-2014 l'enseignement tombe sous le coup du décret Bologne. À partir de 2014-2015, c'est le décret paysage (aussi appelé décret Marcourt) qui fait loi … pour les étudiants de première. Les autres étant (plus ou moins parce que la réussite à 10 est acquises) mangé à la sauce avec laquelle ils ont été nappés ! <a href="https://blog.namok.be/?post/2014/10/01/decret-paysage-marcourt-3#fnref:2" rev="footnote">↩</a></p>
</li>
<li id="fn:4">
<p>Je sais que c'est en discussion au niveau de certains développeurs de logiciel de gestion de cote des étudiants … mais pour l'instant, rien n'est décidé. Je vois mal faire circuler le détail de chaque UE pour tous les étudiants, semplement pour accorder l'un ou l'autre point de balance. <a href="https://blog.namok.be/?post/2014/10/01/decret-paysage-marcourt-3#fnref:4" rev="footnote">↩</a></p>
</li>
<li id="fn:3">
<p>Épreuve intégrée signifie que les profs interrogent pour toutes les AA d'une UE en même temps et produisent ensemble la cote de l'UE. <a href="https://blog.namok.be/?post/2014/10/01/decret-paysage-marcourt-3#fnref:3" rev="footnote">↩</a></p>
</li>
</ol>
</div>