Il y a déjà quelques mois (août 2004), j'ai envoyé ma lettre de candidature. J'y avais pas mal pensé déjà mais je n'avais jamais franchi le pas. J'avais pourtant contacté la caserne afin de savoir ce qu'il fallait faire pour postuler.

— Écrire au mayeur ! dit-il.

— Bon bon je ferai ça plus tard.

Arrivent ensuite ce que tout le monde appellera "Les évènements de Ghislenghien". Plus question de postuler. Je suis encore plus indécis. Est-ce judicieux de postuler après ces évènements. Je n'aime pas trop employer le terme "catastrophe" (même si s'en est une) car il est galvaudé par les médias.

Bon, quelques jours, voire semaines, se passent lorsque nous (tous les Athois) recevons un courrier de la commune comme quoi "ils recrutent". Bon plus question de tergiverser, je postule.

Petite histoire d'un recrutement

Premièrement, je suis convoqué pour les tests médicaux. Je m'en sors bien ;-) Pipi dans le pot, faire ah et ... c'est à peu près tout ... je suis apte ! En tout cas "médicalement".

Étape suivante; les tests physiques. Le courrier, laconique, précise qu'il faut se présenter afin de subir les épreuves physiques.

— Prévoyez un maillot et un équipement adéquat.

Je n'en sais pas plus. À quelle sauce va-t-on être mangé. Au fait: "Combien sommes-nous ?".

Les 59 aspirants ayant survécu aux tests médicaux sont répartis en 2 groupes. J'apprend que nous étions 75 à postuler ... 16 recalés au "pipi dans le pot" ! Les tests physiques sont relativement faciles ... à la portée de quelqu'un en moyenne forme physique. Ça intéresse peut-être le lecteur de savoir ce que l'on doit faire.

  • Piscine
    • nager 50 mètres en moins de 1',
    • ramasser un objet dans le fond,
    • et exécuter le saut du sauveteur (la tête hors de l'eau)
  • Le reste
    • monter, et traverser une poutre,
    • saut en longueur,
    • maximum de pompages en 1'
    • maximum d'abdos en 1'
    • saut en "hauteur" (il faut sauter du haut de l'espalier)
    • tractions (6 = maximum de points)
    • porter quelqu'un et courir (on est là pour être pompier)
    • course 600m

Voilà, on peut renter chez soi .. et attendre le prochain courrier. Quelques semaines plus tard:

— Veillez vous présenter à Mouscron pour les tests de protection lourde et échelle.

À nouveau, je me demande à quelle sauce je vais être mangé.

Les tests sont très chouettes.

Il s'agit pour le premier, de monter à l'échelle 18 mètres avec l'équipement (veste, casque et ARI - Appareil de Respiration Individuel, le masque). Le second consiste, toujours équipé du masque, a effectuer un petit parcours semés d'embuches (ramper, déplacer des objets, ... et trouver la sortie). La difficulté réside dans le "plastique" que l'on a devant le masque et qui nous empêche de voir ... on s'est tous bien marrés.

Étape suivante, les formations et les examens.

Il s'agit de pré-formations s'étendant sur 2 samedis. Nous avons des séances de 2h en; mécanique, hydraulique, électricité, administration, ARI et connaissance du matériel (les camions; autopompe, désincar, autopompe lourde, élévateur, transport, ...) .

Les formations sont assez élémentaires et le public est très hétéroclite ... c'est chouette. Nous avons un bon contact entre aspirants, on s'entraide et il n'y a pas d'esprit de compétition. Ai-je déjà dit qu'il y aurait peu d'élus ? 2 ou 6 suivant la personne à qui l'on demande.

Le troisième samedi est consacré aux examens, le vendredi précédent à la dictée (je ne me souvenais plus d'avoir subi une dictée) et à la rédaction.

À ce stade nous ne sommes plus que 27.

Les examens se déroulaient le WE dernier. D'après les bruits de couloirs, j'ai réussi. Maintenant, il reste à savoir si je ferai partie des élus ! Si tel est le cas, je commence ma formation d'ambulancier, 120h et ensuite celle de pompier ... à l'école du feu, 90h.

Maintenant, ce serai dommage de ne pas être choisi. Vivement que je reçoive mon courrier avec les résultats ... je vous tiens au courant.

Crédit photo, Gwen Corbisier