L'expérience de Milgram est bien décrite chez Wikipedia, expérience de Milgram et la variante de 2009 adaptée à la télévision l'est aussi chez Wikipedia, Le jeu de la mort.

La question est de savoir si un individu va se soumettre à l'autorité de la télévision. L'autorité étant représentée par le présentateur. Le cobaye a comme seules pressions (loin d'être négligeables); l'aura du présentateur et la force du public. Le tout dans « l'emballage télé » auquel il n'est probablement pas habitué.

Il n'y aura aucun impact s'il se rebelle. Pas d'enjeu financier par exemple car il vient pour tester un jeu et ne remportera ni ne perdra rien.

Il est seul, il ne peut pas s'appuyer sur l'aide d'un groupe.

Quand c'est la télévision qui est l'autorité est-ce qu'il est (encore) plus difficile de dire non ?

« Dire non » signifie pouvoir écouter sa conscience et ne pas accomplir une action si on estime qu'elle va à l'encontre de nos principes.

Un point que je voudrais soulever [1] concerne notre préparation, en tant qu'individu, à évoluer dans la société. Notre éducation est destinée à nous former, à faire de nous un citoyen et ce que j'observe parfois m'interpelle.

Suis-je habitué a exprimer mes sentiments et à oser dire non ?

Si dans notre famille nous essayons d'écouter les sentiments de nos enfants en les encourageant à les exprimer, c'est loin d'être une attitude répandue. J'entend plus souvent autour de moi [2] des phrases du style:

— (Je sais que) tu n'as plus faim ! Arrête de manger.

— Je sais ce qui est bon pour toi (je suis l'adulte, toi l'enfant).

Plus tard, à l'école et / ou au travail, il est caractéristique comme il est important de rentrer dans le moule [3] . Même s'il est vrai qu'il est plus facile de gérer un groupe où tout le monde marche dans le même sens, certaines pédagogies sont attentives à respecter le rythme de chacun. Il est tout à fait possible d'avancer dans une même direction en respectant les individualités. Ceci, particulièrement en maternelle et en primaire ou l'enfant est au tout début de sa construction et où il est triste de lui apprendre qu'il ne peut pas avoir de ressenti excepté celui du groupe ou de l'autorité.

La réflexion qui est à l'origine de ce post est la réaction d'un des cobayes de l'expérience qui est bien arrivé au bout et qui a donc infligé plus de 400V au « candidat ». À la sortie, quelque peu inquiet, il demande:

— J'ai pas fait de bêtises, j'ai bien fait comme demandé.

— Oui, tu as bien obéi …

Liens

Notes

[1] Le but de l'article n'étant pas de faire tout le débriefing de l'expérience. L'analyse faites dans l'émission est très complète et très intéressante

[2] Pas chez les amis qui me lisent évidemment ;-)

[3] Attention, je ne prône absolument pas l'anarchie et le non respect de l'autre mais si je respecte l'autre, je me respecte également.